The CURE 10:15 Saturday Night extrait de Three Imaginary Boys 1979

Album Review

Album: 
The CURE 10:15 Saturday Night extrait de Three Imaginary Boys 1979
Artist: 
The CURE
Record Label: 
Fiction
Style: 
post punk/new wave
Date: 
29/05/2020
Reviewed by: 
NoPo

 Flashback.

 

Considérations en période de confinement... par NoPo!

 

BACK TO BEFORE AND ALWAYS

The CURE 10:15 Saturday Night extrait de Three Imaginary Boys 1979

Aaah The CURE!! Mon 1er concert rock, encadré de 500 kms de route aller-retour, dans la nuit, pour un émerveillement inoubliable!

Encore un groupe anglais situé dans l'après punk (un peu moins de 250 kms), il en garde l'esprit simple et direct avec une tête bien faite (sauf les cheveux... non les cheveux en pétards et le maquillage baveux feront la mode plus tard). On aurait pourtant pu penser que Robert Smith voulait passer inaperçu avec un nom d'espion comme ça mais non, impossible!

La pochette, un peu perchée la ménagère, affiche un frigo, un aspirateur et une lampe démodés sur fond rose bonbon. Les appareils, tristes et pourtant branchés, symbolisent mystérieusement les 3 musiciens : le ptit Robert aux textes et à la guitare, Mickaël Dempsey à la basse et Lol (une blague?) Tolhurst à la batterie. Pas un instrument de plus dans une démarche froide inverse du power trio (non c'est pas le trio power!).

Les morceaux très courts joués (sans chichi mais chauds, chauds malgré la couleur froide) par 3 garçons plein d'imagination (à défaut d'être imaginaires) ne possèdent ni la hargne du punk, ni le sucre de la pop. Ce 1er album tranche d'ailleurs complètement avec leur futur répertoire (les morceaux s'allongeant et se théâtralisant puis revenant parfois à une tendance pop arty).

Dans cet incipit (woah j'ai réussi à la caser celle là!), tempos rapides, guitare nerveuse, basse naïve, batterie simpliste caractérisent la plupart des compositions.

L'ouverture se situe un samedi soir à 10h15, drôle de buzz (loin de celui d'Elton John le même soir).

Tchic tchic tchic tchic tchic puis 3 notes de guitare en harmonique, 2 poursuivent, puis Robert effleure d'abord les cordes avant de les griffer en rythme.

On a l'impression que Lol frappe sur un instrument d'enfant. La basse cahote et gronde comme un fantôme pataud.

La voix fragile s'accroche tout d'abord haut dans les lignes de partition puis soudain murmure 'And the tap drips drip drip drip ...'. On ressent une tempête sous un crâne qui se demande... où 'Elle' est allée.

Sous une tension palpable au goutte à goutte, une suspension du son entretient le suspense. Vient un solo écorché à la guitare en pleurs sur le passé.

Les dernières notes, plus graves puis retenues, à la guitare, débouchent sur un état de spleen dans un écho sans réponse.

Paroles simples, musique simple, efficacité garantie dans la mise scène!

Cette simplicité exècre les amateurs de musique progressive si sophistiquée, dont je suis, cependant je reste un inconditionnel des 1ers albums de The Cure.

A croire que ça m'a soigné de mes douleurs post ado car j'y retourne volontiers (pour la couleur plus que la douleur).

Le vaccin, évoluant ensuite vers une musique soignée, se distribue au grand public avec succès.

Pour autant, Dr Smith conserve son don et sa capacité à écrire des morceaux tordus voire déchirés et profondément touchants.

Tchic tchic Boum! De la bombe plutôt qu'un pétard mouillé!