BRUNE - EP Vendetta 2023

Brune l'est et s'appelle, en vrai, Caroline Bayendrian. Auteure-compositrice-interprète d'origine lyonnaise, elle grandit dans un milieu musical, son père jouant du violon classique.
Elle même, apprend le piano puis se met à la guitare avant de tenter sa chance à Paris où elle enseigne la musique et démarre son projet solo en 2005.

Après son 1er album en 2010 qui confirme sa teinte naturelle 'Brune', elle doit attendre 2019 pour continuer d'avancer comme un 'Sombre animal'.
On avale 'La pilule', son single, avec plaisir; on se laisse bousculer par 'Cyclones'.
Telle des nuages menaçants, les titres grisants s'accumulent : 'Fil de fer', 'Amsterdam' jusqu'au déchiré / déchirant 'Comment feras-tu?' et on finit par se poser la question lancinante 'Reviendras-tu?'.

Oui... la voilà, plus remontée que jamais avec 'Vendetta', la vengeance, rage au ventre, celle de vivre.
Sur la photo de couverture monochrome, le regard, vif, d'un œil (parfois le gauche, parfois le droit suivant la version mais toujours le bon...) peut vous intimider, n'essayez même pas de l'affronter!
Seul Valentin Montu, à qui elle confie toujours la réalisation, a gagné sa confiance...

ça fait quelques mois qu'on flashe et même, 'C'est tous les jours', le single au riff de guitare saturée.
La mélodie colle superbement aux textes, fièrement enflammés. La rythmique droite et puissante, poussée par la combinaison basse/batterie, nous projette dans un pogo.
Le morceau me fait le même effet(sselle), gourmand sur la langue, que 'Nos intensités', signé Mademoiselle K, tellement goûteux!

On retrouve cette guitare, en overdrive, bordée de synthés farouches, sur 'Des vagues et des avalanches' qui déferle.
Ici, le balancement s'installe au niveau des hanches par des soubresauts. Des chœurs émoustillés confirment la chaleur charnelle et la fougue.

Sur 'Vendetta', les chœurs coulent et roucoulent, au contraire des textes trash, crachés, n'ayons l'air de rien.
Même si la vengeance est un plat qui se mange froid, il n'empêche qu'on peut s'en gaver, comme sur le clip.
La cadence claque et rebondit pendant que l'instrumentation, vibrante, chevauchée par une amazone, lance des ruades.

Sèche, la rythmique électro accompagnée de synthés cinglants, gonflant, parfois, en bourrasques, flirte avec des airs de Kas Product.
Brune, féline, caresse ou griffe et s'assume. 'Devenir une autre' s'établit dans le refus en faisant du raffut.

Au contraire d'une énergie rock, la chanson 'A l'abri', plus éthérée, nous emmène sur une balade à la Mylène Farmer.
Plage douce, bien écrite, touchante et qui vogue sur une mer de tranquillité.


Très dynamique, cette galette 5 titres laisse éclater des saveurs pétillantes.
Une recette, pimentéee par une ardente personnalité, qui sait enrichir les sensations.
Sans masque, Brune signe, avec insolence, d'un 'V' pour 'Vendetta'.