The Banging Souls : "Rich To The Bone" (Revue du 07.12.2018 - Mitch "ZoSo" Duterck)

Album Review

Album: 
The Banging Souls : "Rich To The Bone" (Revue du 07.12.2018 - Mitch "ZoSo" Duterck)
Artist: 
The Banging Souls
Date: 
22/02/2019
Reviewed by: 
Mitch "ZoSo" Duterck

he Banging Souls : "Rich To The Bone"
(Revue du 07.12.2018 - Mitch "ZoSo" Duterck)
A l'heure à laquelle j'écris ces lignes, c'est en primeur que je reçois cet album qui ne paraîtra officiellement que dans pratiquement deux mois (le 30 janvier 2019). Comment faire une revue en toute impartialité d'un groupe que je suis depuis ses débuts et dont je suis fan ? Comme pour les autres tiens, si c'est bon je le dis et si ce l'est moins… aussi. En onze morceaux pour une durée de 46 minutes, le trio va devoir faire ses preuves. Alors je me suis mis au défi de chroniquer chaque titre en direct, sans en dépasser la durée, sans faire de pause. Alors allons-y dépeçons la bête, jusqu'à l'os… 

1. "A Change" : Ca commence avec ce fameux stomp, ce piétinement caractéristique qui rythme le blues des temps immémoriaux, un peu comme un "Killer Queen" mais en plus puissant et puis il y a cette rythmique à la Stevie Ray Vaughan qui rencontrerait David Bowie pour un Jean Genie d'enfer. C'est juste passager mais il y a tout ça dans ce début d'album. A part ça, tu l'as entendu cet accord unique, un stroke violent annonciateur de l'orage qui se prépare? Et la voilà, cette tempête magistrale : "Pan !", en pleine face. Tu la prends ta claque, juste au moment où tu te disais que tu étais en sécurité. "It's the revolution guys" car c'est bien de cela qu'il est question.
2. "Live It Up" : Ca démarre gentiment, comme un single pop catchy et tu as sans doute pensé que ce titre allait verser dans la guimauve mais la rythmique funky te rappelle qu'un jour dans la verte Erin, il y a un groupe qui a commencé à jouer des trucs come ça aussi et que ça a marché pour eux, l'avion espion, tu vois de qui je veux parler ? Et voilà qu'après 2'04, les yeux rivés sur le lecteur mutimédia de ton tableau de bord, tu exploses la calandre de ta voiture de bobo contre une des pilastres d'un bridge Heavy Metal ! Comment ? Ah on ne t'avait pas prévenu qu'il y avait des travaux à cet endroit-là, pav' chou va. Maintenant tu feras gaffe, The Banging Souls ce n'est pas un ligne droite mec, c'est plein de surprises.
3. "Rage Racer" : Tiens, des voix de mâles ! Bonne idée, surtout quand on a des partenaires capables de relever le défi. Une frappe lourde, zeppelinienne à souhait et une voix qui te prends aux tripes, à la fois douce et menaçante, l'espace d'un instant tu ressens ce qu'a dû éprouver Ripley dans Alien ! Ca cogne, ça colère, ça souffle en rafales. I'm a Rage racer too!
4. "Come Over" : Voici une chanson à ramener à la maison… Mais c'est qu'ils nous feraient une petite ballade nos rockers ! Toujours ce côté percussif qui nous invite à ne pas somnoler car avec le trio, rien n'est écrit d'avance. "Come on Baby". Comment veux-tu résister à cet appel-là toi ? Je sens que sur scène, ce morceau va être une tuerie ! On parie ?
5. "Seeds" : avec le vibrato caractéristique de BJ Scott (si ce n'est pas elle, c'est vachement bien imité), on démarre sur un rythme rap/funk du plus bel effet, ça sent le Sud profond et les bayous. Encore cette explosion de sonorité basse/batterie soudaine qui t'en met plein les écoutilles, et ce duo féminin qui joue sur l'antagonisme de la jeunesse face à l'expérience. Fa-bu-leux. Et toujours ce côté ombre et lumière que j'aime tant.
6. "I Got a Woman" : slide guitar, on dirait presque une dobro, tu sais, la fameuse National Steel Guitar avec une petite guimbarde en arrière-plan mais je sens que ça ne va pas durer. Ce titre, c'est déjà une prise de position, un engagement. Il y a des sonorités qui rappellent le fameux "Gallows Pole" sur le troisième album de qui vous savez avec un soupçon de "In My Time Of Dying" de qui vous savez aussi. Géant et génial, tout simplement.
7. "Interlude" : Comme dans les années '60, quand la diffusion TV foirait, on avait droit à une image filmée en plan fixe, généralement une petite rivière peinarde qui te faisait attendre des jours meilleurs. C'était ça "Interlude". Ici, c'est autre chose, une pièce acoustique incroyablement belle, à tel point que je trouve presqu'indécent de ne pas en avoir fait plus. L'espace de cette respiration, je me suis retrouvé à Bron-Yr-aur, dans les montagnes de Snowdonia, au Pays de Galles, en 1970.
8. "Be" : "On va voir si tu as les tripes" dirons-nous poliment, sois: "be", à toutes les sauces, mais existe, à n'importe quel prix ! Un texte comme une invitation à l'éveil, à la réaction, au refus de subir et un chœur un peu arabisant derrière, j'adore ! Et ça monte, encore et encore. Toujours là ? Alors oui tu ES… Be !
9. "The Call" : Si tu te sens à l'étroit et pas à ta place là où tu es, cette chanson est pour toi car il existe un ailleurs, qui t'appelles, l'ailleurs t'attend. Laisse-toi porter par ce rythme qui rappelle un peu les chansons traditionnelles celtiques en toile de fond. Tu vois les danseurs qui claquent les talons sur le sol ? Et la voix de la fée Morgane, tu l'entends ? Tu entends l'appel ? Encore un morceau génial. Il va falloir assurer les chœurs en public, chaud ! Regarde, les voiles des bateaux disparaître sur l'horizon, ils ont atteint les Havres Gris, et toi ?
10. "Whispers" : Ca c'est une tuerie, c'est Led Zeppelin qui rencontre Pearl Jam. Pour l'avoir déjà vu sur scène, ça monte crescendo pour atteindre des sommets de puissance brute et là, tu te rends compte que tu es en apnée depuis quelques minutes. Le grand Bleu à côté de ça, c'est un film de tapettes ! Tu es juste possédé par les mouvements de balancier qui contrôlent ton corps tout entier, tu ondules comme un python jaune. Et les riffs se déchaînent tout à coup, ce n'est plus Ludwig, c'est Ludriff qui ensorcelle à coups d'onglet, fait gémir sa guitare, assène, assassine, trop tard pour faire marche-arrière. Même une nouvelle accalmie ne te sauvera pas de Whispers, tu as juste le temps de reprendre une bouffée d'air pour affronter le monstre qui est tapi dans l'ombre. Si à 5'13" tu es encore debout et que tes pulsations cardiaques sont toujours en-dessous de 100 bpm, c'est que tu t'appelles Eddy Merckx et je te pardonne, dans le cas contraire, tu n'as rien compris et je te conseille d'opter plutôt pour la restauration d'icônes orthodoxes d'avant 1917, ou bien de t'orienter vers la pratique de la marqueterie au Botswana. Whispers, un cataclysme émotionnel de 7'16". 
11. "Rich To The Bone" : George Thorogood et ses Detroyers avaient leur "Bad To The Bone", The Banging Souls ont "Rich To The Bone". Le début me fait penser au fameux "Rock 'n' Roll" de Gary Glitter avant de virer brusquement vers l'acoustique et l'émotionnel vocal de haute voltige. On attend tellement cette explosion finale qu'elle arrive presque comme une délivrance pleine d'envolées superbes.
Un album très frais qui mêle à la fois le passé et le présent. Des références impressionnantes et des textes accrocheurs, et toujours cette voix, extraordinaire, instrument de luxe à elle seule, une personnalité qui dicte la marche à suivre. C'est convaincu et séduit que j'embarque à nouveau dans le vaisseau, peu importe la destination finale ! Aux commandes, trois amiraux : Gaëlle, Ludwig et Pierre, trois leaders qui ne forment qu'une seule entité. A vous de rejoindre l'équipage, maintenant!

Avec Fabian et Greg, nous avons reçu The Banging Souls dans le cadre de l'émission "Dies Irae" sur la RUN (Radio Universitaire Namuroise) 88.1 FM hier, 21 Février, tout juste deux jours avant la release party qui aura lieu le 23 au Belvédère de la citadelle de Namur et c'est déjà Sold Out! Un moment extraordinaire en compagnie de gens éduqués et attachants qui, contrairement à d'autres, avaient quelque chose à dire pour se promouvoir
http://thebangingsouls.com/

Mitch "ZoSo" Duterck