Album - Poliça - Madness

Album Review

Album: 
Album - Poliça - Madness
Artist: 
Poliça
Record Label: 
Memphis Industries
Style: 
indietronica
Date: 
13/07/2022
Reviewed by: 
Preumont Michel

Album - PoliçaMadness

 Memphis Industries

michel  

Le sixième album de Poliça est sorti début juin.

Album, album, alors que l'objet ne contient que sept titres et tire à peine à 32' , en comptant large!

The Police étant déjà utilisé par d'obscurs British, Channy Leaneagh s'est dit, on va la jouer à la polonaise, ce sera Poliça qui signifie policy, donc Sting n'avait pas à s'inquiéter.

Channy Leaneagh a un diplôme obtenu à la Minneapolis South High School, elle n'y avait pas fait la connaissance de Prince mais bien de Alexei Casselle, avec lequel elle décide de faire de la musique sous la dénomination Roma di Luna, elle l'épouse, ils font des albums et un gosse, en passant, le mariage foire, le groupe meurt.

On retrouve Channy comme choriste chez Gayngs, un combo fondé par Ryan Olson. 

En 2011, sous l'instigation de Ryan, Channy crée Poliça.

Le premier album "Give You the Ghost" fait bonne figure dans les charts  et impressionne les critiques.

L'indietronica band est lancé, trois albums et un extended play  succèdent à ce premier jet , tout baigne jusqu'au jour où la chanteuse se casse le dos en voulant dégivrer son toit lors d'un rude hiver, comme en connaît souvent le Minnesota.

Repos forcé, elle en profite pour composer les titres de l'album 'When We Stay Alive', le choix du titre n'est pas innocent!

On était en 2020, deux ans plus tard, voici ' Madness' qui n'est pas un hommage à ceux qui ont pondu 'One step beyond'.

Line-up:

 Channy Leaneagh, vocals, synth / Ben Ivascu and Drew Christopherson, drums/ Chris Bierden, bass and Ryan Olson as the producer.

Channy ajoute ceci

Huge thanks to all the people that helped make this record: Chris Bierden, Ben Ivascu, Drew Christopherson, Dustin Zahn, Aaron Baum, CJ Camerieri, Tim Fain, Alex Nutter, Boys Noize, Dro Peltonemi, Jeremy Nutzman, Ethan Hanson, Josh Berg, Bruce Templeton, Ian Babineau and Brian Huddleston.
This record came out of experimenting with a production tool Ryan Olson made with his friend Seth Rossettor called All Overs (c). Ryan wanted to make an AI-enhanced production tool that he could collaborate with and process like another instrument in the tool box. My only request to Ryan was to make the saddest sounding songs he had ever made using AllOvers: I wanted to hear how AI made sadness. Five of those tracks make the Madness record we are releasing today! Not all of them turned out completely sad but they are all very much Poliça songs: Visceral releases of life on this Earth as humans in love and in struggle.
 
Pour la petite histoire la trompette de  CJ Camerieri s'entend chez des gens aussi influents que Sufjan Stevens,  Antony And The Johnsons,  The National ou Paul Simon.
Aaron Baum qui a participé à la composition et aux arrangements de plusieurs titres , a joué avec Magic Castles ou Night Moves.
Le chanteur Jeremy Nutzman enregistre sous le nom de  Velvet Negroni.
Le disque a été co-produit par Dustin Zahn, Alex Ridha et Alex Nutter.
 
Tracks:
 
  1. Alive
  2. Violence
  3. Away
  4. Madness
  5. Blood
  6. Fountain
  7. Sweet Memz

Pochette: artwork étonnant , rappelant vaguement 'The  Roaring Silence' de Manfred Mann 's Earthband.

Comme l'album semble avoir été inspiré par le long-métrage "In the Mouth of Madness" de John Carpenter, on comprend mieux l'étalage de bras et de mains illustrant la front cover, alors que le reste des corps est entièrement  flouté.

 

"Alive" sorti en single avant la parution de l'album, continue sur la lancée du disque précédent ( 'When We Stay Alive'), le traumatisme d'après chute n'est pas encore cicatrisé, sur fond de synthés menaçants,  qui reposent sur une basse qui gronde, vient se greffer  la voix  blanche et ambigüe de  Channy qui débite des lyrics, à connotations sexuelles  pas tout roses.

Une entrée en matière qui interpelle!

'Violence' (Aaron Baum / Chris Bierden / CJ Camerieri / Drew Christopherson / Ethan Hanson / Ben Ivascu / Channy Leaneagh / Jeremy Nutzman) , malgré le titre démarre en mode downtempo, petit à petit la tension monte, toujours aussi détaché le timbre de Miss Leaneagh se fait haletant ,tandis qu'à l'arrière, l'équipe construit un son futuriste qui après 1'35" se fait dansant par l'apport de beats appuyés.

Quand on dit dansant, il faut modérer le propos, le morceau est truffé de trouvailles subtiles: passages symphoniques, virages caoutchouteux,  plaintes étouffées, violons en sourdine, du travail d'esthètes qui s'achève de manière abrupte.

Ryan Olson a créé  un  outil de production anthropomorphique,  qu'il nomme« AllOvers(c) », les effets de ce bidule s'entendent intensément sur la plage introspective  ' Away' ,  à la texture musicale innovante qui risque d'envoûter plus d'un auditeur.

 Le violon de Tim Fain vient créer une ambiance de détresse accablante sur ' Madness',  le titre phare de la collection, il prend le relais après une entrée en matière futuriste, sur laquelle Channy plaque sa voix surnaturelle, si caractéristique.

'Blood' marie éléments trip hop et  groove moderniste, la basse de  Chris Bierden tenant le rôle de fil conducteur.

Le titre traite des sacrifices inhérents à la maternité, lors d'une interview Channy devait déclarer que la phrase... I don’t have freedom, and I want none of it... résumait le sujet!

Démarrant sur un motif répétitif au piano ' Fountain' n'a, a priori, pas l'intention de nous mener en eaux troubles, mais le morceau va pourtant remuer tes cellules cérébrales. Encore une fois le rôle de l'outil AllOvers(c) s'avère primordial, Channy dévoile un coin du mystère concernant la création de son nouvel époux ...it can take the sound of people walking down the stairs, washing their hands, and chattering away into beats, synths with specific BPMs, keys, and styles!

Un concerto de  trompettes voilées amorce la dernière plage du mini-album, ' Sweet Memz', un bel exemple d'ambient music,  utilisant les schémas dub mélangés aux débordements électro.

 

On termine en reprenant la conclusion de Buzz Magazine:  This album provides plenty to get your teeth into once you get past its sombre nature and appreciate Poliça’s unconventional songwriting and innovative use of timbres.

 

We agree, guys!