Album - Falling Sands par The Equatorial Group

Album Review

Album: 
Album - Falling Sands par The Equatorial Group
Artist: 
The Equatorial Group
Record Label: 
self- released
Style: 
Americana
Date: 
01/01/2021
Reviewed by: 
Preumont Michel

Album -   Falling Sands par The Equatorial Group

 

self-released

 

Eastbourne, les guides touristiques: les cendres de  Friedrich Engels ont été dispersées dans les flots de la Manche depuis Beachy Head.

Karl Marx y venait humer l'air marin, Debussy, depuis le balcon du Grand Hotel, contemplait la mer, Lewis Carroll y aurait aperçu Alice, Timothy 007 Dalton y est passé pour tourner The Living Daylights, en 2007, Justine Henin triomphe d'Amélie Mauresmo on the Eastbourne grass.

2013, dans le coin, le Lammas Festival, pour la première fois, tu vois apparaître le nom du band  The Equatorial Group, la date de naissance officielle du five-piece combo reste à découvrir!

Origine du nom?

 Our name comes from the group of telescopes which reside in The Observatory Science Centre!

Enregistrements?

Deux  EP's: 'Glebe' et  ' Elvis' , deux albums:  'Apricity'  et ' Falling Sands', sorti fin 2019.

Line-up: 

Helen Weeks (vocals, acoustic guitar and pedal steel), Dave Davies (guitar and vocals), Andy Tourle (bass and vocals), Mike Tourle (drums) and Teresa Fox (keyboards and vocals).

Sur le dernier album Neil Grimes est également mentionné on drums.

 

Tracklist- 

1. Oklahoma 2. Rancho 3. Big Mouth 4. Freight Train 5. Catch Your Ride 6. Only One 7. Cups 8. Let This Lie 9. Prague 10. Oh Smile 

 

Non, Eastbourne ne se situe pas dans la patrie d'Abraham Lincoln, même si les sons produits par The Equatorial Group renvoient vers les grandes plaines de l'Ouest et la roots music aux senteurs Poco, Nitty Gritty Dirt Band ou Uncle Tupelo, tu n'es donc guère surpris en voyant que la première plage a été dotée du titre ' Oklahoma'.

Une plage où la  pedal steel de d'Helen Weeks fait merveille,  tu te laisses bercer au gré de cette mélodie cosmique.

Tu as vraiment peine à croire les gazettes indiquant que la qualité de l'air dans cet état is getting worse and worse, le morceau paraît si lumineux et serein, que tu ouvres grand tes poumons pour respirer le fluide gazeux tonique et puis tu as Helen qui  murmure... In these mornings of perfume and light I leave you sleeping as I take flight... , d'une voix aussi douce que celle de Margo Timmins,   tu pourrais bien tomber amoureux!

Les harmonies vocales illustrant 'Rancho' approchent de la perfection, tu n'es nullement étonné de lire que certains tracent des parallèles avec le Fleetwood Mac période américaine, et comme de surcroit, les guitares dessinent de fines arabesques, plus belles que la toile  tissée ce matin dans le jardin par une épeire à l'âme poétique, ton admiration prend des formes démesurées.

'Big Mouth' n'a aucun rapport avec  Morrissey striking again, il s'agit d'une chanson traitant d'une rupture, traitée sur un mode relativement léger et passablement ironique.

Non, il ne s'agit pas du fameux ' Freight Train' d'Elizabeth Cotten, le train qui a déraillé emportait toutes les larmes que Helen avaient versées car leurs chemins se séparaient.

Tu lui aurais bien proposé de la faire tourner au rythme de la valse, en la serrant dans tes bras,  malheureusement tu danses comme un canard boiteux.

' Catch your ride' est porté par une voix mâle, les filles assurant les backings, le morceau s'écoule avec la  limpidité d' un cours d'eau à peine agité, quand sans prévenir, lors d'un méandre, c'est une fille qui prend le relais vocal avant une accélération subite qui te fait penser aux meilleurs moments de Crazy Horse.

Tu dis... les paillettes, les longues jambes, le faux champagne et l'addition salée... tu oublies, on te parle du groupe comprenant Danny Whitten, Ralph Molina et Billy Talbot. 

Il est beaucoup question de pleurs dans les lyrics proposés par Helen Weeks et  Dave Davies, le concis ' Only One' transpire la mélancolie, une nouvelle fois soulignée par la majestueuse pedal steel et la voix veloutée de Miss Weeks.

Elles sont faites de précieuse porcelaine les 'Cups' chantées par The Equatorial Group, rien de tel qu'une réconfortante tasse de thé au coin du feu, car l'hiver sera longtemps sans toi. 

...The mornings seem darker now you’ve gone...

La guitare sur 'Let this lie' prend tour à tour des accents reggae ( à la Police) , puis  des effluves spaghetti à la sauce reverb, avant de virer country rock tandis que d'une voix satinée Helen Weeks psalmodie sa litanie vaporeuse.

Du travail de ciseleur.

'Prague', la plage la plus longue, fait près de sept minutes.

En vain, tu as cherché les raisons du choix de ce  titre, aucun lien avec la Bohême, aucune trace d'âme slave, pas de Danube bleu,  mais un déboulé de guitares à rendre jaloux Roger McGuinn , Gene Clark, Gram Parsons et autres oiseaux californiens, en arrière-plan, l'orgue subtil de Twe Fox fait merveille, quant aux harmonies vocales, elles sont imperfectibles.

La grande classe!

L'album s'achève sur une dernière note mélancolique avec la berceuse minimaliste  ' Oh Smile' .

 

Si ton dada, c'est le folk/country rock américain avec de grandes envolés de guitares, des harmonies soignées, des morceaux bien charpentés, si tu aimes  les  couleurs du désert, 'Eight Miles High' des Byrds, 'Rocky Mountain Way' de Joe Walsh ou 'Dreams' de Fleetwood Mac, The Equatorial Group doit pouvoir te séduire!