Album- Edie Brickell and New Bohemians – Hunter And The Dog Star

Album Review

Album: 
Album- Edie Brickell and New Bohemians – Hunter And The Dog Star
Artist: 
Edie Brickell and New Bohemians
Record Label: 
Thirty Tigers
Style: 
folk rock
Date: 
24/02/2021
Reviewed by: 
Preumont Michel

 Album- Edie Brickell and  New Bohemians – Hunter And The Dog Star 

Label: Thirty Tigers

 

Edie Brickell, oui, tu connais: un tube immense en 1988, ' What I am', extrait du premier album qu'elle enregistre avec les New Bohemians ( Shooting Rubberbands at the Stars).

Ce n'est pas la troisième épouse de Paul Simon?

Effectivement, une relation orageuse qui ne les a pas empêchés d'avoir trois enfants.

Si tu t'intéresses aux ragots, une cousine de ma voisine qui, de temps à autre, feuillette The National Enquirer et qui gobe tout ce que raconte  Oprah Winfrey, te signale que la vie amoureuse du 5ft 3 Paul Simon n'est pas triste, en dehors des filles passées devant le maire, il a collectionné les conquêtes.

Plus de détails....écoute Gossip de Beth Ditto.

Edie Brickell, qui avait donc rejoint les Bohémiens en 1985, invitée par un des fondateurs, Brad Houser,  pond avec eux un second album, apprécié, en 1990, ' Ghost of a Dog', avant une longue période de silence.

 Devenue l'épouse de Mr Graceland, elle s'embarque pour une aventure solitaire qui la voit enregistrer deux galettes.

Après un hiatus d'une quinzaine d'années, elle retrouve les New Bohemians pour  'Stranger Things', suivi, douze ans plus tard ( 2018), par 'Rocket'.

Douze ans, c'est long, la Texane  a repris sa carrière solo et signe deux disques, puis elle fait partie des Gaddabouts, un supergroupe dans lequel figurent Steve Gadd, Andy Fairweather Low et Pino Palladino.

La clique grave deux albums.

Plus étrange est son association avec l'entertainer Steve Martin, par ailleurs pas un âne au banjo, on leur connaît trois albums, dont un Live.

2021 marque le retour d' Edie Brickell and  New Bohemians avec l'album 'Hunter And The Dog Star'! 

T'as vu le clebs sur la pochette, perché sur un roc surmontant une forêt de pins, peinte en teintes violacées, il semble hurler à la mort à la vision de la constellation du Grand Chien, a-t- il lu le post-apocalyptic fiction novel de Peter Heller ' The Dog Stars'?

 

HUNTER AND THE DOG STAR TRACK LIST
 
1. Sleeve
 
2. Don’t Get In The Bed Dirty
 
3. I Don’t Know
 
4. Stubborn Love
 
5. Rough Beginnings
 
6. Tripwire
 
7. Horse’s Mouth
 
8. I Found You
 
9. Miracles
 
10. Evidence
 
11. My Power
 
Credits: Edie Brickell (vocals, guitars), producer Kyle Crusham (background vocals, mellotron, piano, Rhodes, synthesizer) and the New Bohemians: Brandon Aly (drums), John Bush (drums, percussion), Brad Houser (bass, synthesizer) and Kenny Withrow (bass, guitars, synthesizer) , the album also features Matt Hubbard (background vocals, organ, piano, synthesizer, wurlitzer), Burton Lee (pedal steel) and background vocals from Kelly Micwee and Alice Spencer. 
 
Il s'agit de se retrousser les manches, voici 'Sleeve' , tu les relèves bien haut si tu envisages plus de 20 tatouages.
Sur fond pop psychédélique , oui, il y a des champignons et des éléphants, peut-être roses, Edie débite sa fable de manière désinvolte tandis que les copains jamment sans retenue .
La guitare dessine des arabesques frivoles, la basse de Brad et les drums maintiennent un rythme soutenu, Matt ajoute quelques touches de claviers pas ridicules, ils semblent tous prendre un malin  plaisir lors de l'interprétation de cette plage où le groove et les envolées improvisées cohabitent pour le meilleur.
Le pire n'étant pas au programme.
'  Don’t Get In The Bed Dirty' rappe à la manière de Blondie dans 'Rapture' , les connotations sexuelles font partie de la trame et, forcément, la notion de  sex-appeal sollicite  l'image de Prince et surtout celle des fameuses basslines d' Ida Nielsen ou de Rhonda Smith.
Brad, s'en inspire et, en tant que fan de Jaco Pastorius,  avoue "I haven’t been able to put a lot of super funky stuff on our recordings, and that’s one of the funkier things I’ve ever played."
Et sinon, je me douche et je me couche, comme le demande la madame! 
Avec ' I don't know'  Edie s'aventure, avec grâce, pas Kelly,   dans le domaine dance-pop remuant , la batterie, métronomique, permet aux autres fils du vent de discourir sans gêne, ils ne s'en privent pas.
 Edie, donc, tu ne te souviens plus avec qui tu as passé la nuit?
... Who's that waking up beside me... I don't know I don't know I don't know anymore...
Abus d'alcool, une soirée fumette?
C'est un interrogatoire,  I repeat it, I don't know!
'Stubborn Love' est introduit au Rhodes, raison pour laquelle un gars avance le nom de Donald Fagen, il y a pire comme parallèle, puis Edie rapporte l'histoire d'une aventure amoureuse démarrant au bowling. Pour lui, un one-night-stand, pour elle, 'he was the one' , résultat: un bébé, un mariage, un divorce!
L'American way of life !
Une des chansons les plus sincères de la collection est à coup sûr ' Rough beginnings' relatant l'histoire de Jasmine, d'Abilene, serveuse la nuit pour payer ses études, elle s'en sort, grimpe l'échelle dans son boulot, épouse un brave gars avec lequel elle fait deux gosses, le matin elle se lève de bonne humeur pour aller bosser, en rentrant en début de soirée elle promène le chien, puis prépare le dîner,  un album de  Dolly Parton glissé dans le lecteur.
Rough beginnings, peut-être, mais jamais une plainte, la resonator de Kenny Withrow brode en finesse tandis qu' Edie colle une voix pure sur la mélodie,  rien de plus, l'art réside dans  la simplicité.
'Tripwire' is a freakshow, déclare Kenny, il a raison, pendant 90 secondes, sur un simple drumbeat et une guitare répétitive, Edie déraille grave en crachotant  des incohérences ... Awu, hwah, hwah, awu, hwah, hwah.... 
Dans le genre, tu préférais ' Kili Watch' des Cousins!
Retour aux choses sérieuses avec le country/Southern rock ' Horse's mouth'  embelli d'un beau solo de guitare et d'un déboulé de piano emballant et puis, tu la replaceras celle-là: “Hey, if you don’t hear it from the horse’s mouth, you’re hearing it from the horse’s ass.”
Qui disait, parle à mon cul, ma tête est malade? 
Il fallait une romance fleur bleue, là voilà ' I found you' .
 Mrs Brickell semble déclarer son amour à l'être chéri, mais en fait  l'idée vient de Brad  qui dédie la chanson à sa fiancée, quant à Brandon, il marque le rythme par un drumming tribal.
Le point fort est toutefois le superbe bridge à la guitare.
'Miracles' are just for believers, merci Bernadette!
A part ça, ce downtempo est une véritable  petite merveille, dégageant grâce et  délicatesse, tout  y est subtil: la voix, fragile, les claviers  quintessenciés, la guitare aux effluves latines et le drumming feutré, bien joué, les gars!
Ce 'Miracles' vaut les meilleurs Steely Dan.
Après la perle, vient l'improvisation, l'instrumental ' Evidence' permet aux guitares de lancer des piques psychédéliques pendant que madame, au chômage, se fait draguer au bar par un gigolo.
L'énergique 'My Power' termine l'album sur une note punchy.
 Toute la puissance de la pièce repose sur une basse au galop, elle imprime un groove irrésistible, alors que la sirène s'essaye, avec succès, au chant en  falsetto.
 
Un album varié qui ne décevra pas les fans d'Edie Brickell mais laissera de marbre les fervents de Rémy Bricka, à chacun sa religion!