Album - Adam Douglas – Better Angels

Album Review

Album: 
Album - Adam Douglas – Better Angels
Artist: 
Adam Douglas
Record Label: 
Compro Records
Style: 
blue-eyed soul
Date: 
31/03/2021
Reviewed by: 
Preumont Michel

Album - Adam DouglasBetter Angels

 Compro Records

 Adam Douglas er ute med sitt tredje album «Better Angels», som utforsker amerikansk roots-musikk krysset med blandinger av både soul, rock 'n roll, blues, country, rhythm and blues og jazz, noe som resulterer i en konklusjon om at Adam ikke kan plasseres i én musikalsk sjanger.

 

En gros, ça dit,  Adam Douglas vit en Norvège, il a sorti un troisième album, ' Better Angels', que tu classes dans le rayon roots, au sens large, puisque tu y retrouves de la soul, du rock, du blues, du jazz, du R'n'B, bref, il est ardu de poser une étiquette sur la musique de ce mec.

Si Olsen, Kristensen, Knudsen, Lunde ou Solberg sont des patronymes courants à Oslo, Douglas est moins fréquent.

Adam a vu le jour en Oklahoma, il y a 40 ans, en fouillant dans les fichiers de la CIA, tu as retrouvé son identité compète, Adam Douglas Enevoldsen, ce qui explique son déménagement, il y a plus d'une dizaine d'années,  vers les froides contrées, ayant vu naître la séduisante Frida Aasen.

De sa jeunesse chez les Oakies, il a gardé son amour pour Bonnie Raitt, Tom Petty, Larry Carlton ou les plus anciens Ray Charles et Howlin' Wolf.

Depuis son établissement au pays des fjords, il a enregistré trois albums: I May Never Learn ( 2015), The Beauty & The Brawn ( 2018) et Better Angels ( 2021).

En 2016, le Monsieur s'approprie les palmes du Baltic Song Contest, ce détail pour te signaler que si l'English Wikipedia l'ignore, il est repris dans la version norvégienne.

Tracks:
01. Joyous We’ll Be
02. Into My Life
03. Build A Fire
04. So Naive
05. Change My Mind
06. Where I Wanna Be
07. Blue White Lie
08. A Whistle To Blow
09. Both Ways
10. Just A Friend
11. Lucky Charm
12. Dying Breed
 

 

Musicians:
 
Adam Douglas: acoustic guitar, electric guitar, main vocals, backing vocals
Ruben Dalen: drums and percussion
Martin Windstad: percussion
Marius Reksjø: bass
Thor-Erik Fjellvang: piano, organ, clavinet, synth nad marxophone
Iver Olav Erstad: Hammond B3 organ
Kaja Fjellberg Pettersen: cello
Line Sørensen Voldsdal: viola and violin
Tracee Meyn: backing vocals
Børge-Are Halvorsen: baritone and tenor saxophone
Even Kruse Skatrud: trombone
Jens Petter Antonsen: trumpet
 
Sur la pochette, on admire le gentleman coiffé d'un feutre seyant, barbe soignée, lunettes d'un classicisme vertueux, il est  vêtu d'un veston qui doit faire pâlir Charlie Winston d'envie,  la chemise et  le gilet assortis sont  rehaussés par le détail qui assure une touche classieuse, un  foulard et une  pochette de dandy.
Il pose pour le photographe à la manière de Mona Lisa pour le brave Leonardo, c'est une évidence, le contenu ne sera ni  hardcore, ni grunge et encore moins  rap salace.   
Allez, c'est parti, direction le paradis à la rencontre des better angels!
 
'Joyous We’ll Be' ( Musikk & melodi: Adam Douglas - Tekst: Jeff Wasserman), comme Adam, Jeff est un expat, en provenance de East Norwich, pas loin de Long Island.
La Norvège semble attirer pas mal d' amateurs d'Americana.
 Le gars a fait partie de Gone At Last et ensuite de Jeffrey and the Free Radikals, en 2018 il a sorti , sous son nom, l'album 'The Meeting of The Waters'.
Le jovial gospel ' Joyous We'll Be' respire les sonorités de chez Stax, une voix noire, chaude, des cuivres baveux et des choeurs tout aussi sirupeux, soutenant un jeu de guitare se référant à l'as, Steve Cropper, sans oublier l' orgue frétillant  de Thor Erik Fjellvang, qui lie la sauce.
On ignore si les fidèles se rendant aux  offices religieux dans les églises luthériennes du royaume nordique ont l'habitude de prier en chantant comme les congrégations se réunissant dans les lieux de culte baptistes, ce qui est certain, par contre, c'est que en entonnant à pleine voix  ' Joyous We'll Be' tu vas te rapprocher du Seigneur et des anges asexués.
Le texte de la seconde plage ' Into my Life' est de la plume de Cory Chisel, un gars du Wisconsin jouissant d'une belle renommée dans la sphère Folk Rock/Americana.
Les cuivres tiennent à nouveau une place prépondérante dans ce pop/soul track chanté d'un timbre proche du crooner Michael McDonald, la voix chaude des Doobie Brothers.  
Tu lui donnes ce titre, ou tu le refiles à Michael Bolton et ça cartonne à mort.
Gaffe aux étincelles, he's gonna 'Build A Fire', toujours avec l'aide de Cory Chisel, qui n'a pas oublié  les allumettes.
La chanson est dédiée à sa tendre moitié et on ose espérer qu'elle aime les soli de guitare bien dégoulinants, les cuivres flamboyants et les arrangements cossus, car ce titre, torride, n'en est pas dépourvu.   
 'So Naive':  Adam, on a tous été crédules, on a cru à nos rêves, on pensait que le bonheur était à ramasser sans se baisser, aveugles, étions-nous, oui,tu as raison:
....What do I do now that I see? It's all smoke and mirrors, screens, and fantasy ..
Je remplace ton I par We:  Could we be so naive? 
Après la tartine philosophique, on passe  à la ballade  'Change My Mind', une composition de la singer- songwriter Lucie Silvas qu'elle a gravée sur l'album E.G.O.
Adam Douglas transforme l'original en slow orchestral ( avec violoncelle, violon, choeurs, et effets de voix),  qui aurait parfaitement convenu à Joe Cocker. 
Chanté en duo ( avec Beate S. Lech, la frontwoman de Beady Belle), 'Where I wanna Be' exhale un groove imparable,  et qu'on ne vienne plus nous parler de gens froids et distants pour qualifier les Scandinaves, à l'écoute de ce ' Where I wanna be' on a la nette impression que lasciveté ou sensualité sont des spécificités correspondant plus à leur tempérament.
Avec le bluesy 'Blue White Lie', réapparaît le nom de Jeff Wasserman.
Etrange, ce titre, t'as demandé une explication au chat, qui dans une autre vie a été psy:  What is a blue lie?
 A blue lie draws a line between good and evil. 
Ecoute, Whisky ( c'est le nom du chat), il est question de mensonge bleu, blanc, non, n'ajoute pas rouge, nous sommes végétariens!
Donc, aucune explication, on se contente d'apprécier ce morceau sonnant Ray Lamontagne ou Amos Lee.  
Bon, Adam, t'es chef de gare, oui ou non, au boulot you've got 'A Whistle To Blow'.
Et le train file à fond la caisse, direction  Memphis.
Euh, depuis la Norvège? 
Pas de panique, mec, on ne passe pas par le Canal de Suez!

Blow your horns, guys, on arrive!

Faut se contenir, la machine est sous pression, c'est l'heure du softer et mélancolique  ' Both Ways'.
Chacun sa route, disait l'Indien!
Avec une slide, ça passe bien! 
' Just A Friend', signé Adam Douglas / Bendik Brænne, sonne comme du James Taylor en roue libre, mais James, lui, reprenait Carole King.
Avec la ballade "Lucky Charm" ( Adam Douglas / Cory Chisel) le néo -Norvégien joue la carte country, t'es pas obligé de verser une larme, mais on peut te refiler un Kleenex si, comme nous,  t'apprécies la steel larmoyante.
On termine au galop avec ' Dying Breed', pas que les pur-sangs soient une espèce en voie de disparition, mais on ne sait jamais avec les maladies qui prolifèrent.
Le temps de ramener le canasson à l'écurie, de demander au palefrenier  de curer ses sabots, de rentrer à la gentilhommière, de prier Cendrillon de te préparer un bain chaud pendant que tu dégustes un Calvados, et tu décides de re-glisser ' Better Angels' dans ta platine vinyle Beogram 4000c ( Bang & Olufsen, béotien!) pour savourer à l'aise ce beau spécimen de blue-eyed soul venu du Nord.